Un article écrit par Nicolas Peltier, certifié en préparation mentale par Soyez P.R.O.
Tout d’abord, c’est quoi la pression ?
Il peut y avoir différentes définitions de la pression selon chaque individu. Nous pouvons aussi l’appeler stress. Selon moi, c’est une réaction du corps, qui amène un état d’être, pour répondre à une situation dite « difficile et/ou inconfortable ».
Si je devais résumer le processus d’apparition de la pression, je le ferai de cette manière :
- Espérances, attentes
- Attention
- Conséquences
Je vais m’expliquer succinctement maintenant, et plus en détails au fur et à mesure de l’article.
Lorsqu’un athlète, un individu a des attentes, cela va générer de la pression en lui. Que ce soit en compétition, à l’entraînement mais aussi dans la vie en général. Cette pression va avoir des conséquences sur sa performance, sur ses actions, selon s’il est distrait ou concentré.
Quelles sont les conséquences de la pression ?
Si le sportif est « distrait » de l’action à effectuer (l’action peut être le plan de jeu, la zone à trouver etc…) il aura une réaction émotionnelle et un comportement contre-productif. Il se bloquera, il sera bridé, il aura peur de l’échec. J’appelle ça avoir la « tête rouge ».
Dans l’autre cas, si le sportif est concentré, sa vision, sa conscience de la situation est intacte et il agit avec précision. Il a les idées claires, il s’adapte et libère son potentiel. J’appelle ça avoir la « tête bleue.
1er cas : tête rouge : – tension, anxiété
- Focalisé sur les résultats
- Agressif
- Peur de l’échec
- Désespéré
2ème cas : tête bleue : – relâché, calme
- Présent
- Clair, précis
- Concentré
- Potentiel libéré
« Pour moi c’est bon signe quand je stress, ça veut dire que ce que je fais est important, que je ne m’en fiche pas » Roger Federer
Dans une situation de pression, comme la compétition pour un athlète (ou un rendez-vous important pour un entrepreneur), la différence entre les inhibitions du rouge et la liberté que confère le bleu dépend de la manière dont l’athlète maîtrise son attention.
Nos pensées suivent la direction de notre esprit (de notre attention) et sont sources d’émotions. Ces émotions dictent notre comportement qui à son tour détermine nos actions (les performances si on parle d’un athlète ou les choix pour son entreprise pour un entrepreneur). Et ceci est également transposable dans la vie. Alors si nous portons notre esprit sur l’action à effectuer et sur les potentielles solutions d’une situation, nos pensées et notre comportement iront dans ce sens.
Par conséquent, si on se recentre sur le cas d’un sportif, une bonne gestion de la pression est le fait d’arriver à porter son attention sur la tâche à accomplir, sur le « jeu » et non sur « l’enjeu ». En faisant cela, le corps (sous l’effet de la pression) aura accès à toutes ses ressources pour solutionner la situation inconfortable. Comme en témoigne le capitaine de l’équipe des All-Black, Richie McCaw, qui comptabilise 131 victoires pour 15 défaites et 2 coupe du monde :
« Les mauvaises décisions lors d’un moment crucial ne résulte pas d’un manque de compétences ou d’une erreur de jugement, mais d’une incapacité à gérer la pression ».
Cependant je suis bien conscient que lorsque le stress se manifeste, la majorité d’entre nous ont plus tendance à tomber dans le « overthinking », c’est-à-dire de « trop penser ». Mais rassurez-vous, « gérer la pression » est quelque chose qui s’acquiert. Notamment grâce à la préparation mentale.
Comment un préparateur mental peut être aidant pour relâcher/utiliser la pression ?
Un préparateur mental est un professionnel qui est formé pour vous accompagner par rapport, entre autres, à cette problématique que représente la gestion de la pression.
En faisant de la préparation mentale avec un professionnel, vous serez aidé à utiliser la pression (voir partie 2 sur la « tête bleue »), à éliminer la peur de l’échec, à libérer votre potentiel. Pour cela, il vous proposera des pratiques qui vous aideront à vous concentrer sur l’action à faire en compétition.
Il est important de noter également que la pression est nocive au corps lorsqu’elle est présente quotidiennement et sur le long terme. La préparation mentale permet donc d’utiliser la pression lorsqu’un athlète en a besoin, mais également de la relâcher lorsqu’il est dans une situation qui n’en nécessite pas. Ce n’est pas toujours évident non seulement de savoir quand il faut relâcher la pression, mais ce qui est tout aussi difficile est de savoir comment la relâcher. Un préparateur mental vous accompagne dans ce sens.
Parmi les pratiques que peut proposer un préparateur mental (certifié), il y a :
La méditation.
Selon la pratique, elle permet de :
- Concentrer son attention sur quelque chose durant un temps choisi ou non (sur sa respiration, un objet…). Avec de la pratique, cela permet tout d’abord de faire abstraction de tout ce qu’il y à d’autres que l’objet de concentration. Également, sans rentrer dans les détails scientifiques, le fait de mettre son attention sur quelque chose durant une certaine durée réduit le flux de pensées et apaise la partie du cerveau responsable du stress et de l’anxiété.
- Prendre du recul sur ce qu’il se passe en soi (pensées, émotions, douleurs…), et de l’observer. Cela permet de plus y être associé, de s’en libérer. Pour schématiser ce propos, je peux donner l’exemple entre joueur et spectateur. On a tous déjà pu observer que lorsqu’un sportif est dans le feu de l’action, dans son match, il y a souvent une différence entre ce qu’il a vu et ce qu’un spectateur ou une tierce personne a pu observer. Nous pouvons expliquer cela par le fait que le spectateur avait une vue d’ensemble, sans stress, à contrario du sportif, qui avait sa vision plus restreinte par une mauvaise gestion du stress ou autre.
Pour résumer, c’est un entraînement de l’esprit, de l’attention. Avec la pratique, la méditation permet soit de rendre son attention plus large, avec une vue d’ensemble sur ce qu’il se passe en soi ou à l’extérieur. Soit, à l’inverse, de concentrer son attention sur une chose précise, par exemple un gant de boxe pour un boxeur ou une balle de tennis pour un tennisman. Plus l’athlète pratiquera la méditation, plus il sera aisé pour lui de le faire dans une situation sous pression.
La visualisation.
Tout d’abord, elle permet de concentrer son attention sur une pensée, une image et/ou une action durant une durée déterminée.
De plus, comme le cerveau ne fait pas la différence entre ce qu’il vit réellement et ce qu’il imagine, si le sportif se visualise dans une situation qui représente pour lui de la pression, comme en compétition par exemple, et ce en le vivant d’une manière stimulante (motivé, libéré…), cela l’aidera à relâcher la pression lorsqu’il revivra cette situation car son cerveau aura déjà vécu la situation.
Les métaphores
Les métaphores appartiennent à l’imaginaire, elles peuvent donc être prises comme un jeu.
Elles permettent de se reconnaître dans un récit, une image. Elles permettent d’associer une signification personnelle à une histoire ou une image plus générales.
Donc si le sportif utilise les métaphores d’une manière juste avec son préparateur mental, qu’il joue avec, alors il pourra créer des images qui l’aideront à être dans le « jeu » et plus dans « l’enjeu ». Il ne sera alors plus sur les « résultats et les risques » mais sur « la tâche à accomplir ». Il aura la « tête bleue ». Cela aura pour conséquence d’éliminer la peur et de libérer le potentiel.
Conclusion
Pour conclure c’est ce sur quoi nous fixons notre attention qui permet de résister à la pression.
Nous pouvons observer que le corps humain est bien fait. Lorsqu’il est confronté à une situation difficile, comme en compétition pour un athlète, il va stimuler différentes parties (circulation du sang plus dense dans les bras et jambes etc…) qui permettent d’accéder aux ressources qu’il possède pour répondre à la situation inconfortable. Cela est appelé la pression (stress).
Mais cette pression va provoquer un effet dans le corps, qui, s’il est mal géré, peut créer des inhibitions qui bloqueront le sportif dans ses performances.
Pour que ce stress soit bénéfique au sportif, il doit être accepté et utilisé. Afin d’utiliser cette pression, l’athlète doit porter son attention sur ce pourquoi la pression s’est manifestée. C’est-à-dire sur l’action à effectuer, sur la situation en question, et non pas sur l’enjeu derrière cette dernière. Il aura alors la « tête bleue » et aura accès à toutes les ressources qu’il possèdent pour répondre à la situation.